Le syndrome myofascial douloureux (SMD) désigne des douleurs chroniques d’origine musculaire. Ces douleurs projetées à distance du muscle peuvent provoquer une atteinte fonctionnelle allant jusqu’au handicap et toucher l’ensemble de l’appareil locomoteur et ses 200 paires de muscles. Ce sont autant de douleurs potentielles pour les patients qui souffrent et pour lesquels le diagnostic tarde parfois à évoquer le SMD. Afin de dépister et de traiter au mieux le syndrome myofascial, Assas Formations Santé, spécialiste de la formation santé, propose des formations continues de kinésithérapie qui incluent la prise en charge des patients atteints du syndrome myofascial.
Qu’est-ce que le syndrome myofascial ?
Tout d’abord commençons par définir le terme myofascial. Le préfixe « myo » désigne le muscle et le « fascia » la membrane fibreuse qui recouvre les muscles (fascias au pluriel).
Par extension, le traitement du syndrome myofascial concerne les douleurs musculosquelettiques profondes et constantes. Il se réfère à des points de déclenchement myofasciaux, appelés communément trigger points par les spécialistes. Les douleurs myofasciales peuvent être localisées dans n’importe quelle partie du corps. Leur spécificité est d’être référées, c’est-à-dire qu’elles se manifestent à un endroit différent de celui où la dysfonction a été diagnostiquée et où la tension a réellement lieu. Le SMD comprend des symptômes de nature sensorielle, motrice, autonomique, proprioceptive ou viscérale déclenchés par le trigger point de façon constante et/ou sensible à la compression, à l’étirement et après une sur-stimulation musculaire.
Le trigger point, à savoir point de déclenchement ou encore point gâchette, est un nœud musculaire, impliqué dans le syndrome myofascial et les troubles du mouvement. Plus précisément, les nœuds musculaires se situent au niveau de la plaque motrice du muscle, là où ont lieu les échanges entre les nerfs et les muscles.
Quels sont les symptômes du syndrome myofascial douloureux ?
Le syndrome myofascial douloureux peut se manifester par des douleurs musculo-squelettiques dans tout le corps (cervicales, vertèbres, lombaires, membres, dents, visage, rachis, cou, hanche, cuisse, etc.) et provoquer des engourdissements dans les mains. Il s’accompagne souvent de fatigue et de maux de tête. La douleur myofasciale (SDM) peut être locale et référée, c’est-à-dire se produire éloignée de la localisation de la pathologie ou du trouble.
Plusieurs symptômes sont évoqués par les patients :
- douleurs musculaires ;
- mouvements douloureux ;
- perte d’amplitude articulaire ;
- faiblesse et déséquilibre musculaires ;
- raideur articulaire ;
- troubles du sommeil ;
- etc.
Une formation trigger pointpermet aux masseurs-kinésithérapeutes d’améliorer leurs connaissances et techniques de prise en charge des patients souffrant d’un syndrome de douleur myofasciale.
Quelles sont les causes d’un syndrome myofascial ?
Le syndrome myofascial peut avoir plusieurs origines occasionnant l’apparition d’un trigger point :
- Un trouble d’origine mécanique: posture inadaptée, problème d’ergonomie, scoliose, mouvement intensif d’un groupe musculaire dans le cadre d’une pratique sportive, mouvement répétitif en liaison avec la profession, le sport ou l’activité physique.
- Un traumatisme musculaire et/ou osseux ou des tissus : entorse, déchirure musculaire, contusion, etc.
- Des microtraumatismes répétés.
- Une dégénérescence articulaire comme l’ostéoarthrite.
- La compression d’un nerf.
- Des affections chroniques comme la fibromyalgie, la polyarthrite rhumatoïde, l’arthrose, la hernie discale, la sciatique, le mal de dos, etc.
- Des causes pathologiques : endocriniennes (hypothyroïdie), métaboliques, alimentaires, infectieuses ou respiratoires.
D’autres facteurs influencent l’apparition d’un point gâchette comme l’état émotionnel et psychologique, le stress, l’anxiété, les troubles du sommeil, la dépression, la fatigue.
Lors d’une formation en thérapie manuelle à destination des kinés, le syndrome myofascial douloureux est abordé avec tous ses facteurs et pathologies associés.
Se former en thérapie manuelle
Qui peut souffrir du syndrome myofascial douloureux ?
Le syndrome myofascial douloureux touche principalement les femmes (4 patients sur 5). Il se déclare entre 30 et 50 ans et concerne 3 adultes sur 4, avec au moins un épisode au cours de la vie. Cela représente 10 % des adultes en France.
Comment diagnostiquer un syndrome myofascial ?
Le kinésithérapeute procède à la palpation pour trouver le trigger point. Lors de la séance, la recherche du ou des points gâchettes (trigger) évoque la douleur chronique ressentie par le patient. En effet, la fibre musculaire du point trigger est tendue et la stimulation mécanique de la palpation induit une contraction perceptible par le praticien. Celui-ci relèvera aussi une douleur à l’étirement et une réduction de l’amplitude du mouvement, voire une faiblesse musculaire. D’autre part, l’examen neurologique paraît normal.
Toutefois, l’examen clinique peut s’avérer délicat dans la mesure où les douleurs sont multiples et localisées en diverses parties du corps. Le masseur-kinésithérapeute veille d’abord à écarter d’autres pathologies en interrogeant son patient (anamnèse). Il l’avertit sur le déclenchement des douleurs référées qui risquent de se manifester lorsque le point trigger est trouvé. La survenue de la douleur lors de la consultation fait d’ailleurs partie des moyens d’identification du syndrome myofascial. Le patient peut présenter deux types de réaction à la palpation du point de déclenchement : sursaut à la douleur (jump sign) ou secousse musculaire localisée qui consiste en une contraction transitoire d’un groupe de fibres musculaires tendues, à savoir le point myofascial.
Par ailleurs, l’imagerie délivre quelques indices à mettre en relation avec le diagnostic du kiné ou du médecin, car l’image seule ne peut permettre de définir un syndrome myofascial. D’un côté, les ultrasons montrent une zone hypoéchoègne repérable par une zone sombre. De l’autre, l’échographie Doppler pointe une diminution du flux sanguin au niveau des trigger points. Ces éléments confirment le diagnostic avancé lors de la première consultation.
Quels sont les traitements utilisés en kinésithérapie pour soulager le syndrome myofascial douloureux ?
Les kinés disposent de plusieurs techniques et gestes pour traiter les patients souffrant d’un syndrome myofascial douloureux.
Parmi l’éventail thérapeutique invasif et non invasif pour soulager les douleurs myofasciales, on trouve :
- Le dry needling ou puncture physiothérapique sèche qui consiste à recourir à des aiguilles d’acupuncture (aiguilles sèches, stériles et jetables) pour piquer le muscle en profondeur jusqu’au point gâchette. Des études ont prouvé que la contraction provoquée aboutissait à une détente musculaire et à une diminution de l’inflammation.
- L’infiltration (technique d’injection profonde à visée anti-douleur médicamenteuse – antalgiques et anti-inflammatoires).
- La thermothérapie : la variation de température soulage la douleur.
- La mésothérapie (injection de faibles doses de médicaments sous la peau).
- L’électrothérapie : stimulation nerveuse électrique transcutanée (TENS) et l’électromagnétothérapie (aimants) à l’efficacité toutefois modérée.
- Le traitement par laser : il augmente la libération de sérotonine (précurseur d’endorphines), et entraîne une diminution de la douleur.
- La sonophorèse (traitement de la douleur par ultrasons).
- Les étirements-vaporisations (cryospray) suivis d’enveloppements humides et chauds selon la technique de Janet Travell.
- Les exercices thérapeutiques (étirements, contractions progressives et contrôlées, etc.) à reproduire en dehors des séances de kinésithérapie.
- L’utilisation de la ventouse (cupping therapy).
- Les massages comme la compression ischémique qui détruit une partie de la fibre musculaire et permet une revascularisation et donc une diminution de l’inflammation
- Les pressions.
Par ailleurs, le masseur-kinésithérapeute identifie les mauvaises postures et mouvements pour donner des conseils. L’objectif est de corriger les habitudes du quotidien, au travail et pendant la pratique sportive pour prévenir le syndrome myofascial de douleur, éviter les récidives, limiter les risques de douleurs et autres pathologies associées. De plus, le kiné éduque le patient à mettre en place une routine d’exercices d’étirement et de renforcement musculaire adaptés au profil de chaque individu.
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