L’hypnose a prouvé son efficacité face à de nombreuses difficultés rencontrées par les adultes comme par les enfants (rapport Inserm U1178). En quoi est-elle intéressante pour la pratique d’un professionnel de santé (masseur-kinésithérapeute, podologue, infirmier, médecin, etc.) ? Comment s’y former ? Quelles conditions et aptitudes sont nécessaires pour accéder à une formation en hypnose ? Assas Formations Santé, spécialiste de la formation santé, vous éclaire à ce sujet.
Qu’est-ce que l’hypnose ?
La définition la plus simple pour une première approche de l’hypnose est sans doute celle du dictionnaire Larousse : « un état de conscience particulier, entre la veille et le sommeil, provoqué par la suggestion. » On retrouve aussi très souvent la notion d’ « état de conscience modifié », par un hypnothérapeute ou par nous-mêmes (auto-hypnose). On peut approcher de l’hypnose lorsque nous regardons un film, en cas de concentration intense, pendant la méditation ou lorsque nous rêvons éveillés. Selon Milton Erickson, fondateur de l’hypnose ericksonienne, l’hypnose correspond à un état d’attention et de réceptivité intense, appelé aussi « transe ».
La pratique de l’hypnose a pour objectif de rendre accessible au sujet des ressources cérébrales sous-exploitées pour faciliter sa guérison. Pour les professionnels de santé, l’hypnose peut servir de méthode complémentaire au sein d’un éventail thérapeutique plus large. Elle peut notamment être utilisée dans le traitement de la douleur pour mobiliser des mécanismes physiologiques et psychologiques. On parle dans ce cas d’hypnose thérapeutique. De nombreux praticiens des domaines médical et paramédical y ont recours pour aider leurs patients à mieux vivre et à atténuer ou supprimer une pathologie douloureuse aiguë ou chronique.
Qui peut suivre une formation en hypnose ?
On peut distinguer deux types d’hypnose : celle pratiquée pour le spectacle qui repose sur quelques techniques basiques et l’hypnose thérapeutique pratiquée par des professionnels de santé. Dans ce cas, la pratique de l’hypnose est soumise à la qualification du professionnel (même si rien n’est officiellement obligatoire en France). Seules les personnes titulaires d’un titre, certificat ou diplôme d’État, peuvent recourir à cette méthode appliquée à leur champ d’intervention.
Parmi ces professions de santé, on trouve :
- Médecin spécialiste ;
- Médecin généraliste ;
- Psychiatre / neuropsychiatre ;
- Psychologue clinicien ;
- Psychothérapeute ARS ;
- Chirurgien-dentiste, pédodontiste, orthodontiste, chirurgien maxillo-facial ;
- Sage-femme ;
- Stomatologue ;
- Infirmier / IADE ;
- Kinésithérapeute ;
- Manipulateur radio ;
- Auxiliaire de puériculture ;
- Neuropsychologue ;
- Ergothérapeute ;
- Orthophoniste ;
- Pédicure-podologue ;
- Psychomotricien ;
- Puéricultrice ;
- Aide-soignante ;
- Assistant dentaire.
La méthode de l’hypnose concerne tous les professionnels de santé puisqu’elle se fonde sur les connaissances en neurosciences. Grâce à une formation hypnose en santé, les praticiens élargissent leurs moyens d’action. Cela ne signifie pas qu’ils aient systématiquement recours à l’hypnose thérapeutique mais qu’ils peuvent s’en servir s’ils le jugent nécessaire et utile pour traiter le patient.
Enfin, les professionnels du coaching ont également tout intérêt à se former à la thérapie par l’hypnose pour l’accompagnement de leurs clients.
Pourquoi suivre une formation en hypnose lorsqu’on est un professionnel de santé ?
La formation à l’hypnose en milieu médical s’articule autour de deux pôles : la maîtrise des techniques fondamentales de l’hypnose dans un premier temps, puis l’acquisition des techniques et protocoles spécifiques à la prise en charge des douleurs chroniques et aiguës dans un second temps. L’hypnothérapie fait donc partie des méthodes éprouvées qui sont abordées dans le cadre d’une formation prise en charge de la douleur. Ainsi, l’hypnose peut aider le patient à contrôler l’intensité de la douleur, mais aussi à gérer les émotions qui l’accompagnent. C’est un bon moyen pour lui de reprendre le contrôle sur soi et d’être actif dans le traitement.
Depuis longtemps maintenant, l’hypnose a dépassé sa mauvaise réputation de charlatanisme pour se hisser au niveau de la preuve scientifique, grâce à l’amélioration des connaissances sur le fonctionnement du cerveau humain. La communauté scientifique reconnaît dans l’hypnose thérapeutique des atouts avérés : amélioration de la qualité des soins et de ce fait amélioration de la qualité de vie du patient (traitement plus complet et personnalisé), meilleure communication (qualité d’écoute et compréhension des besoins et préférences des patients induisant une relation de confiance), avantage d’une méthode non invasive et non médicamenteuse (absence d’effets secondaires), technique peu coûteuse, élargissement des compétences du professionnel de santé qui gagne ainsi en reconnaissance professionnelle.
L’hypnose médicale s’appuie principalement sur l’hypnose ericksonienne. Celle-ci fait partie des thérapies brèves et apporte une solution rapide à des maux en remontant à leur racine psychique. En effet, la recherche en psychologie et en neurosciences a montré que chaque individu construit sa propre réalité à partir de croyances et de convictions intimes. Notre façon de vivre et de ressentir les événements dépendent donc de cette réalité individuelle et singulière. Or nous disposons de ressources mentales qui peuvent nous permettre de dépasser certains des troubles.
Quelles sont les applications d’une formation à l’hypnose en kinésithérapie ?
Les domaines d’application de l’hypnose thérapeutique sont variés. L’hypnose agit efficacement sur les pensées répétitives, les troubles anxieux et obsessionnels (phobie, manque de confiance en soi, addiction, stress, angoisses, TOC, etc.), troubles du sommeil et troubles de l’alimentation. En outre, elle a montré sa pertinence pour traiter les troubles somatiques en dermatologie (eczéma, psoriasis, etc.), en gastroentérologie ainsi que ceux relevant de la psychopathologie (troubles de la personnalité, troubles de l’humeur, etc.).
En kinésithérapie, l’hypnose apporte d’excellents résultats dans le traitement de la douleur aiguë et chronique pour diminuer ou enrayer ses manifestations. Les kinés y ont recours dans le cadre de la rééducation en traumatologie, rhumatologie, neurologie et rééducation sportive.
Parmi les pathologies les plus communément traitées, on trouve les :
- Lombalgie chronique ;
- Céphalée de tension ;
- Migraine ;
- Fibromyalgie ;
- Arthrose ;
- Douleurs temporo-mandibulaires ;
- Douleurs ostéo-articulaires ;
- Syndrome douloureux régional ;
- Douleurs du membre fantôme ;
- Colopathie fonctionnelle ;
- Sclérose en plaque ;
- Etc.
C’est souvent à l’occasion de formations continues de kinésithérapie que les masseurs-kinésithérapeutes peuvent s’initier à l’hypnothérapie et en découvrir les avantages.
Quelles sont les notions abordées lors d’une formation à l’hypnose en kinésithérapie ?
En fonction du type de formation, les notions abordées pour conduire une séance d’hypnose varient. Les formateurs sont toujours des spécialistes du domaine médical ou paramédical formés à l’hypnose (maître praticien certifié en hypnose), voire également à la PNL (programmation neuro-linguistique).
Ainsi pour une formation sur la prise en charge de la douleur, l’hypnose conversationnelle sera abordée parmi d’autres outils comme le gant analgésique ou l’utilisation des submodalités.
Il existe également des formations kinés orientées exclusivement vers l’hypnose. Un premier module vise l’acquisition des théories de base : le Milton modèle et les techniques d’inductions hypnotiques. Puis un second module s’attache à la mise en pratique à travers des exercices et des exemples de diverses pratiques et protocoles. Sont abordés en cours les ancrages, les signalings, les métaphores… à mettre en œuvre dans une séance type.
Enfin, les masseurs-kinésithérapeutes peuvent aussi opter pour une formation axée sur la prise en charge de l’arrêt du tabac. Dans ce cadre, ils se forment aux principes de base de l’utilisation de l’hypnose appliquée aux patients tabagiques.
Quelles sont les modalités d’apprentissage d’une formation à l’hypnose ?
Toutes les formations à l’hypnose s’effectuent en présentiel. La présence des apprenants est indispensable pour appliquer la théorie à la pratique et acquérir les compétences nécessaires à la conduite d’une séance d’hypnothérapie. Certaines formations consacrent même 80 % de leur temps à la pratique. Il est essentiel de pouvoir tester différentes techniques et protocoles pour se sentir suffisamment à l’aise avec ses futurs patients. D’ailleurs, la mise en pratique réclame un fort investissement personnel puisque la plupart des exercices se font en binôme, en alternant les rôles entre patient et thérapeute.
L’apprentissage repose sur la mise en activité des participants avec des exercices d’application et des études de cas. Ce dispositif permet une amélioration immédiate des pratiques et la possibilité de proposer des séances d’hypnothérapie en cabinet dès la fin de la formation.
Pour compléter sa formation, le masseur-kinésithérapeute peut également suivre des formations en médecines parallèles ou se spécialiser dans la prise en charge du nourrisson et de l’enfant grâce aux formations en kiné pédiatrique.