Les drapeaux rouges (« red flags ») en kinésithérapie désignent les signes cliniques critiques qui nécessitent un diagnostic médical. Ils servent de points de repère et d’alerte au cours de la première consultation ou lors des séances de rééducation. Le kiné est capable de détecter les signes cliniques évoquant une pathologie grave, comme le cancer par exemple. Ainsi, le diagnostic différentiel permet d’orienter rapidement le patient vers une prise en charge adaptée. En outre, grâce au dépistage systématique des drapeaux rouges, il évite d’interférer, voire de majorer des symptômes, et facilite le travail de l’équipe médicale.
Pour que le praticien puisse identifier les drapeaux rouges et adapter sa prise en charge, il peut renforcer ses compétences en suivant une formation, comme celle proposée par Assas Formations Santé, spécialiste de la formation santé. En effet, pour gagner en efficacité, il est utile d’actualiser ses connaissances des drapeaux. Qu’est-ce qu’un drapeau rouge ? Quelles indications sont les plus susceptibles d’impliquer un diagnostic différentiel ? Quels drapeaux sont les plus fréquents et quelle démarche adopter en cas d’identification. Quels sont les cas d’exclusion ? Toutes ces questions mettent en avant l’intérêt des drapeaux rouges dans la pratique du masseur-kinésithérapeute.
Qu’est-ce qu’un drapeau rouge ?
Un drapeau rouge est un repère d’alerte pour les personnels des secteurs médical et paramédical. Il sert de critère pour établir un diagnostic précis et orienter l’évaluation clinique des patients. En particulier, il joue un rôle majeur dans la détection de pathologies graves au cours des consultations de kinésithérapie. Le praticien a recours à une série de questions qu’il choisit en fonction des données cliniques. S’il juge manquer d’éléments pour évaluer un patient, il peut le renvoyer vers son médecin pour des examens complémentaires. Le questionnaire et l’examen clinique sont cruciaux pour identifier des pathologies graves engageant parfois le pronostic vital du patient et qui nécessitent une prise en charge médicale rapide. Le plus souvent, le kinésithérapeute détecte ces pathologies lors d’une consultation en première intention, plus rarement dans le cadre du parcours thérapeutique de rééducation et de réadaptation.
Par exemple, lors d’une formation prise en charge de la douleur, l’attention des apprenants est systématiquement attirée sur l’identification des drapeaux rouges, sans toutefois rentrer dans le détail d’une formation dédiée. Or, la reconnaissance de ces signes influence les chances de guérison, voire de survie, du patient.
Dans quel cadre les drapeaux rouges bénéficient-ils d’une attention renforcée de la part des kinésithérapeutes ?
Depuis le Plan de Refondation des Urgences porté par Agnès Buzyn en 2019, les patients peuvent accéder directement à une consultation de kinésithérapie pour les lombalgies aiguës et les entorses de la cheville. Grâce à cette réforme, les personnes souffrant de ces pathologies gagnent du temps en ne passant plus par la case consultation d’un généraliste. Pour ces deux pathologies, l’ordonnance du médecin ou des urgences n’est plus nécessaire pour accéder aux soins chez le kinésithérapeute, dès lors que les douleurs sont apparues depuis moins de 4 semaines.
Pour faire face à ces nouvelles missions, les études conduisant au diplôme d’État de masseur-kinésithérapeute incluent désormais la détection des « red flags ». Et pour tous les autres masseurs-kinésithérapeutes diplômés antérieurement, ce sont les formations continues de kinésithérapie qui répondent exactement à ce nouveau besoin de formation aux drapeaux rouges. Plus spécifiquement, recevoir en accès direct les patients atteints de lombalgie aiguë implique des responsabilités et nécessite des connaissances pointues.
Quels sont les drapeaux rouges les plus fréquemment rencontrés ?
La Haute Autorité de Santé (HAS) recense une dizaine de drapeaux rouges qui doivent alerter le kinésithérapeute face à un cas de lombalgie aiguë.
Au cours d’une consultation de kinésithérapie du bassin, le praticien sera spécifiquement attentif à différents facteurs :
- l’âge du patient, s’il est inférieur à 20 ans ou supérieur à 55 ans (ostéoporose) ;
- le traumatisme violent (chute grave, accident de circulation…) ;
- la douleur non mécanique constante, même au repos, qui s’aggrave et qui est majorée en position allongée ;
- la suspicion d’infection (fièvre, éruption cutanée infectieuse…) ;
- le symptôme d’indication neurologique (douleur dans la jambe qui irradie, syndrome de la queue de cheval, troubles sphinctériens etc.) ;
- les antécédents de tumeurs (cancer) ;
- une inflammation ;
- des problèmes vasculaires ;
- une pathologie qui nécessite la prise chronique de cortisone ;
- des douleurs thoraciques ;
- une perte de poids soudaine et inexpliquée ;
- etc.
Que doit faire le praticien en cas de drapeau rouge identifié ?
Lorsqu’il identifie un drapeau rouge, le kinésithérapeute doit envisager un diagnostic différentiel impliquant une pathologie grave. Chaque séance est l’occasion de réévaluer les drapeaux rouges en analysant l’évolution des signes cliniques et l’éventuelle survenue de nouveaux symptômes d’alerte. Par conséquent, le praticien doit estimer le degré d’urgence relatif à son patient et prendre la décision adéquate : poursuivre un traitement adapté et réévalué à chaque séance, ou orienter vers une prise en charge médicale immédiate.
À tout moment, en cas de doute ou d’inquiétude, le kiné peut demander des examens complémentaires et orienter son patient vers un médecin spécialiste. De son côté, il adapte son approche thérapeutique et veille à ce que son patient suive le protocole mis en place pour traiter sa pathologie. En outre, le kiné s’assure que son patient suive bien les étapes de son parcours de soins pour intervenir au moment opportun, en concertation avec l’équipe médicale.
Quels sont les critères d’exclusion de la prise en charge par un kiné suite à la détection d’un drapeau rouge ?
En revanche, il existe des cas où le kiné doit suspendre ses séances. Ainsi, certains drapeaux rouges nécessitent l’exclusion de la prise en charge kinésithérapique. C’est le cas pour :
- un traumatisme ;
- une infection ;
- un trouble neurologique ;
- un signe tumoral ;
- une inflammation ;
- un signe vasculaire.
Pourquoi se former aux drapeaux rouges ?
Depuis 2019, les kinésithérapeutes peuvent recevoir les patients en accès direct pour les lombalgies aiguës et entorses de cheville. La prise en charge des lombalgies réclament une attention accrue aux drapeaux rouges afin de déterminer une éventuelle exclusion, un renvoi vers des examens complémentaires et/ou une intervention médicale d’urgence.
Afin d’assurer une prise en charge optimale et rapide des patients et être capable de poser un diagnostic différentiel, les kinés ont besoin de mettre à jour leurs connaissances <(sémiologie médicale) et de renforcer leurs compétences diagnostiques (examen clinique). La formation aux drapeaux rouges cible précisément ces compétences pour recevoir en toute quiétude les patients en première intention. Et leur assurer de ne pas passer à côté d’une pathologie grave.
C’est pourquoi la formation kiné aux drapeaux rouges répond à plusieurs objectifs. Tout d’abord, elle s’intéresse à recenser les biais cognitifssusceptibles d’interférer avec le diagnostic. Ensuite, elle aborde les critères sémiologiques de détection des cas d’urgence nécessitant une prise en charge médicale, avec ou sans exclusion. En outre, elle permet d’atteindre une connaissance pointue de la douleur musculo-squelettique pour être capable de conduire un interrogatoire et un examencomplet (gestes cliniques pour explorer les systèmes musculo-squelettique, neurologique, digestif, pneumologique, et cardio-vasculaire). Enfin, le kiné doit savoir rédiger un courrier d’adressage fondé sur des critères validés par des preuves scientifiques.
Si vous avez d’autres questions relatives à la formation aux drapeaux rouges, n’hésitez pas à consulter la page dédiée sur notre site ou à contacter directement Assas Formations Santé. Cette formation se déroule en présentiel pendant 3 jours en alternant théorie et pratique. Par ailleurs, vous pourriez être intéressé par l’une de nos formations kiné e-learning qui permettent aux participants d’organiser librement leurs apprentissages en ligne, en fonction de leur emploi du temps.