Autorisée en France depuis 2017, le dry needling est pourtant une technique de kinésithérapie utilisée depuis dix ans partout dans le monde. Elle participe efficacement au traitement de la douleur ou des troubles du mouvement. Et surtout, le dry needling traite les points trigger, autrement nommés points de déclenchement ou points gâchette et qui sont des points de douleur, des contractions et des nœuds logés dans les fibres musculaires.
Assas Formations Santé, spécialiste de la formation santé, notamment pour les kinés, fait le point sur cette technique.
Qu’est-ce que le dry needling ?
La technique du dry needling est encore peu connue en France, du fait de son autorisation récente par le Conseil national de l’ordre (CNO). Pourtant, cette technique complémentaire de la thérapie manuelle repose sur les travaux de l’américaine Janet Travell conduits dans les années 1950-1960 et qui avaient permis notamment de soigner le président John F. Kennedy. Elle et d’autres médecins ailleurs dans le monde (notamment à travers la David G. Simons Academy) ont mis en évidence les points trigger et le traitement des douleurs myofasciales. Il a d’abord été constaté que dans l’injection de substances anesthésiantes au point de douleur du muscle, la piqûre en elle-même était plus efficace que le produit. Il en découle alors le recours à l’aiguille sèche, d’où le terme de « puncture sèche » ou « puncture à sec ». L’aiguille stérile et jetable est la même que celle utilisée en acupuncture. Cependant, la comparaison s’arrête au matériel puisque le dry needling et l’acupuncture ont des visées bien distinctes. Ainsi, l’acupuncture cible les méridiens et organes correspondants. Alors que le dry needling agit directement sur le muscle.
En tant que méthode thérapeutique visant les trigger points myofasciaux douloureux, le dry needling requiert une certaine expertise pour être pratiquée. Elle s’appuie sur une connaissance parfaite de l’anatomie et une palpation expérimentée pour repérer le point gâchette à l’origine d’une tension musculaire douloureuse. Elle nécessite une formation spécifique de plusieurs heures pour déboucher sur une pratique maîtrisée en cabinet ou milieu hospitalier.
Lorsque les douleurs sont handicapantes et sont diagnostiquées comme douleurs projetées, telle une tendinite par exemple, le dry needling montre une efficacité intéressante en complément d’un traitement manuel.
Comment fonctionne le dry needling ?
En fonction des douleurs et du type de patient, le praticien, kiné ou médecin, pose un diagnostic et choisit entre deux techniques : le dry needling des points trigger (DNPT) et le dry needling superficiel (DNS).
Dans tous les cas, il s’agit de traiter les douleurs, nœuds musculaires et contractures associés à certaines pathologies comme les cervicalgies, lombalgies, douleurs musculaires, tendinites, pathologies neurologiques, etc. Bien souvent, la tension musculaire a pour cause un manque d’afflux sanguin qui entraîne une contracture du muscle et la formation d’un trigger point. Le spécialiste identifie les points gâchette et la zone d’inflammation grâce à la palpation. Puis, il introduit une ou plusieurs aiguilles sèches en intramusculaire jusqu’à obtenir une réponse contractile locale. Cette stimulation musculaire provoque un retour de l’afflux sanguin et donc d’une vascularisation correcte du muscle qui se détend. Ce qui entraîne une diminution de l’inflammation et donc de la douleur.
Des études récentes ont montré les mécanismes d’action du dry needling. Après une thérapie points trigger, ou puncture sèche au point trigger, on constate, au niveau local, une diminution de la concentration de nocicepteurs chimiques. De même, on relève une amélioration de l’oxygénation dans le cordon musculaire, ainsi qu’une meilleure vascularisation tissulaire et un relâchement de la crispation. Enfin, se manifeste une inhibition de la douleur (gate control ou effet portillon) qui permet de soulager rapidement le patient.
Quel spécialiste a le droit de pratiquer le dry needling ?
Les masseurs-kinésithérapeutes, physiothérapeutes (comme Jan De Laere) et médecins formés au dry needling sont habilités à pratiquer la méthode dry needling.
Plus précisément, le Conseil national de l’Ordre a rendu un avis déontologique le 14 juin 2017 qui autorisent les kinésithérapeutes français formés à la pratique du dry needling, et ce, dans le respect des règles déontologiques de la profession.
Dans quels cas pratiquer le dry needling ?
Le trigger dry needling permet de traiter des douleurs d’origines variées chez des patients sédentaires ou pratiquant un sport, notamment dans le cadre d’une kinésithérapie du bassin.
Les pathologies les plus souvent responsables d’un trigger point sont :
- Le Syndrome Myofascial Douloureux (SMD) qui cause des états de douleurs chroniques (points trigger myofasciaux).
- Les lombalgies.
- Les cervicalgies (douleurs dans les muscles de la région cervicale qui provoquent souvent des migraines).
- Les tendinopathies.
- L’épicondylite latérale (appelée aussi « tennis elbow ») qui touche le coude.
- Les mouvements répétitifs fréquents (TMS).Les traumatismes (coup, chute, accident provoquant des lésions musculaires, etc.).
- Les rhumatismes.
- Les troubles circulatoires.
- L’accumulation de toxines.
- Les douleurs cicatricielles
- Etc.
Mais on peut aussi trouver des causes liées au stress ou à l’anxiété, une mauvaise hygiène de vie, des carences alimentaires, une mauvaise posture au quotidien. Par ailleurs, les patients sportifs sont particulièrement concernés lorsqu’il y a sur-sollicitation des muscles dans le cadre de leur pratique physique et sportive.
Grâce au dry needling le patient tolère mieux les exercices thérapeutiques et présente moins de réactions inflammatoires.
Quels sont les avantages du dry needling pour le praticien ?
Lorsqu’un professionnel de santé a suivi une formation trigger points, il dispose d’une technique thérapeutique complémentaire pour agir avec précision. Grâce à l’aiguille, il peut atteindre le point d’origine de la douleur, quelle que soit sa profondeur. Ainsi, lorsque le point trigger a été correctement localisé et la piqûre réalisée avec dextérité et toutes les précautions d’hygiène, le dry needling donne des résultats satisfaisants et rapides pour soulager les patients. Par ailleurs, une séance dry needling ou de puncture sèche ne dure que quelques minutes ce qui rend cette technique opérationnelle et efficace.
Quels sont les bienfaits du dry needling pour le patient ?
Les bénéfices du dry needling pour les patients sont multiples : réduction rapide de la douleur, gain d’amplitude de mouvement, récupération écourtée, amélioration des conditions des douleurs chroniques.
Le dry needling s’inscrit dans une démarche thérapeutique qui fait souvent appel à d’autres techniques et soins. Vous pourriez aussi être intéressé par la formation en thérapie manuelle, la formation Pilates ou la formation K-taping. N’hésitez pas à consulter l’ensemble de l’offre de formations continues de kinésithérapie d’Assas Formations Santé.