Le rôle infirmier dans la prise en soin et la surveillance des patients sous perfusions

Lorsque le patient ne peut être soigné par voie orale, l’injection d’un traitement par perfusion est alors la solution. Elle consiste en une injection longue et progressive d’un liquide dans le corps par voie parentérale (autre voie que le tube digestif). Différents produits peuvent être injectés à l’aide d’une aiguille ou d’un cathéter : des médicaments (antibiotiques par exemple), des solutions liquides (sodium, potassium, vitamines…), des traitements (de chimiothérapie), ou même du sang lors d’une transfusion.

Il existe trois types de perfusions en fonction du produit à injecter :

– la perfusion en bolus : elle permet d’injecter rapidement un médicament puis de procéder au rinçage de la veine avec une solution liquide ;

– la perfusion en continu : le produit injecté va se diffuser de manière continue et agir ainsi à concentration constante ;

– la perfusion courte : elle s’effectue sur une durée courte comprise entre 30 et 60 minutes et peut se programmer de façon régulière au cours d’une journée.

Ces perfusions se posent de deux manières :

– en intraveineuse sur cathéter : cette technique est la plus simple et aussi la plus courante. Cette perfusion se place par le biais d’un cathéter qui est une aiguille souple en plastique ; on l’introduit par une veine périphérique superficielle ou par une voie veineuse centrale.

– par voie sous-cutanée sur cathéter : quand les veines ne sont plus utilisables, cette perfusion prend le relais. L’aiguille ou le cathéter va prendre place directement sous la peau du patient afin que les soins lui soient prodigués rapidement.

En cas de manquement à la surveillance de la perfusion, les risques sont bien réels. La rigueur et la vigilance sont de mise. La complication principale reste l’infection due à l’effraction de la barrière cutanée et au maintien du cathéter dans la durée. Cette infection est généralement locale mais dans certains cas, elle peut se transformer en infection systémique en envahissant tout l’organisme.

Parmi les autres risques identifiés, on note la veinite (l’inflammation des veines), l’extravasation (le soluté passe dans les tissus) ou encore la phlébite (des composants du sang vont s’agglutiner au niveau du cathéter, formant un caillot de sang).

Plus rare mais bien réel, l’effet Venturi est une situation à risque : si la perfusion est mal installée, un passage d’air ou un débranchement peuvent être la cause de graves accidents.

Pour se prémunir contre ces risques qui mettent en danger la vie du patient, la surveillance de perfusion s’impose. Après la pose de perfusion, l’infirmier doit s’assurer que tout fonctionne normalement et que le patient se porte bien. Il doit veiller sur lui comme il veillerait sur un ami. Pour cela, plusieurs paramètres sont à prendre en compte lors de la surveillance d’une perfusion.

Surveiller la perfusion

Surveiller la perfusion consiste à :

• bien observer le point d’injection (rougeurs, œdèmes) ;
• s’assurer que le débit de perfusion ne dépasse pas 500 ml en 12 h (ou un nombre de gouttes par minute) ;
• veiller à ce que les connexions et le trajet n’aient pas subi de dommages (fuites), notamment au niveau de la tubulure de la perfusion ;
• vérifier la perméabilité veineuse.

Observer le patient pendant la perfusion

La surveillance de la perfusion, c’est aussi veiller au bon état de santé du patient pendant sa perfusion. L’infirmier a un rôle majeur. Il veille à la bonne sensibilité du membre perfusé. Il doit observer tous signes d’allergie, tels que des rougeurs cutanées. Des vomissements ou une température élevée doivent alerter.

Les perfusions sont des gestes techniques précis au cœur des pratiques infirmières, tant dans le secteur libéral qu’en milieu hospitalier. Mais les perfusions et leur surveillance recouvrent un champ extrêmement vaste et complexe, avec des spécificités selon les voies d’administration. Les risques infectieux et les complications inhérentes à ces soins infirmiers du quotidien montrent l’importance de maîtriser les règles qui les encadrent. Or, lors de leurs cursus en IFSI, peu d’infirmiers ont bénéficié d’une formation complète sur ces dispositifs qui prennent une place de plus en plus importante dans le quotidien du soignant. Pour preuve, le développement du maintien à domicile de patients du 4ᵉ âge augmente les actes de perfusions sous-cutanées pratiqués par les infirmiers libéraux. Il est donc primordial de se former aux règles de perfusion et de surveillance de cette dernière.

Notre formation DPC sur la prise en soin et la surveillance des patients sous perfusion est à destination des infirmiers diplômés d’État. D’une durée totale de 15 heures en présentiel ou sous la forme d’un forfait de 7 heures en full e-learning, cette séance de formation a pour objectifs d’assurer la capacité du soignant à :

• Connaître les différentes voies d’abord et leurs particularités.
• Identifier les principaux systèmes d’administration de perfusion.
• Maîtriser les bonnes pratiques liées aux perfusions et aux soins infirmiers associés.
• Détailler les différents produits perfusables et les surveillances spécifiques qu’ils impliquent.

Assas Formations Santé dispense de nombreuses autres formations, dont la formation RAAC qui permet d’acquérir des compétences sur la prise en charge par l’infirmier à domicile du patient post-opératoire.

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